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LA MÉDICATION : UNE BASE ESSENTIELLE

ANTIPSYCHOTIQUES

Les antipsychotiques sont des médicaments qui agissent directement sur les symptômes de la psychose et qui permettent initialement au patient de reprendre contact avec la réalité. Ils diminuent l’anxiété et permettent au patient de bénéficier des thérapies, autant avec le psychiatre qu’en ergothérapie avec les activités de groupe et de sport.

Ils ont aussi comme objectif de prévenir les rechutes et donc la possibilité d’être à nouveau hospitalisé. D’ailleurs, ils protègent efficacement les patients contre un second épisode (rechute), tel que l’ont démontré plusieurs études.

Il existe aujourd’hui sur le marché des nouvelles molécules antipsychotiques dites de « seconde génération »  et de « troisième génération » ou « atypiques », qui entraînent moins d’effets secondaires que la première génération d’antipsychotiques aussi appelés « typiques » ou « neuroleptiques ».  Ils sont tous efficaces mais présentent des profils d’effets secondaires différents. En cas d’effets secondaires, en collaboration avec le patient, il est possible pour le médecin de changer de médicament ou de modifier la dose, afin de diminuer au minimum les effets secondaires.

Parmi les plus prescrits pour le traitement de la psychose se retrouvent les antipsychotiques typiques (ancienne génération) et les atypiques (de seconde et de troisième générations, donc plus récents).

Atypiques :  l’olanzapine (Zyprexa), le rispéridone (Risperdal ou Risperdal Consta),  l’aripiprazole (Abilify) et la quétiapine (Seroquel). clozapine (Clozaril), la ziprasidone (Zeldox), Palipéridone (Invega, Invega Sustenna) et les derniers à faire leur entrée sur le marché québécois asénapine (Saphris) et lurasidone (Latuda).

Typiques :  Halopéridol (Haldol, Haldol LA), Zuclopentixol (Clopixol, Clopixol-Dépôt), etc.

Comme tout médicament, les antipsychotiques peuvent avoir des effets secondaires qui varient d’une personne à une autre. Plusieurs personnes ne ressentent aucun effet secondaire, c’est d’ailleurs l’objectif visé. Certains en auront de façon transitoire au début du traitement. Parfois, les effets secondaires peuvent persister à plus long terme et un ajustement de la médication est donc requis. Habituellement les effets secondaires disparaissent lorsque le traitement est cessé, mais, très rarement, certains troubles du mouvement peuvent persister même après l’arrêt des médicaments d’où l’importance de maintenir un suivi avec le médecin qui sera à l’affût de tels effets secondaires et ajustera le traitement pour les éviter.
Il est évident que les effets secondaires et leur gestion sont d’une importance capitale dans la fidélité au traitement.

Les antipsychotiques peuvent entraîner toutes sortes d’effets secondaires. Parmi les effets communs, on retrouve un gain de poids, surtout avec les antipsychotiques atypiques ainsi qu’une certaine somnolence et un manque d’énergie.  Il est aussi possible de ressentir une diminution temporaire de la libido ou de présenter des troubles érectiles.  Tous ces effets secondaires sont réversibles à l’arrêt de la médication. Finalement, les antipsychotiques peuvent parfois déclencher un diabète ou une perturbation du profil lipidique (gras dans le sang) chez les gens ayant une « fragilité» à ces problèmes de santé. Le suivi par le médecin inclut la surveillance de ces effets sur le métabolisme.

Des troubles du mouvement, incluant des tremblements, une rigidité des bras ou des jambes ou d’autres problèmes comme l’akathisie (« bougeotte ») peuvent aussi être présents, surtout avec les antipsychotiques de première génération.  L’ajustement de la dose, la prise d’une médication « antidote », tel que la procyclidine (Kémadrin) ou la benztropine (Cogentin) ainsi que le changement d’antipsychotique, permettent de contrôler ces effets secondaires.

Ces effets secondaires doivent être signalés le plus rapidement possible au médecin traitant afin qu’il puisse apporter les modifications nécessaires, le cas échéant. Toutefois, il est impératif de ne pas cesser de prendre les médicaments afin de contrôler le risque de rechute, qui demeure élevé, surtout pendant la première année.

Parmi les effets secondaires possibles, certains sont plus faciles à gérer que d’autres. Découvrez des trucs et des conseils pour mieux y arriver se trouvent dans la section sur la gestion des effets secondaires.

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STABILISATEURS DE L’HUMEUR

Les stabilisateurs de l’humeur sont une classe de médicaments qui visent à stabiliser l’humeur, c'est-à-dire éviter que l’humeur chute dans la dépression ou s’élève dans l’euphorie ou l’exaltation qui n’est pas en lien avec les événements de la réalité. Des exemples de stabilisateurs de l’humeur le plus communément prescrits sont le lithium et le divalproex (Épival). Il s’agit de molécules très efficaces pour prévenir les rechutes de psychose, mais également la dépression et les manies dans le trouble bipolaire. Ils peuvent aussi être utilisés pour potentialiser l’effet d'un antipsychotique.

ANTIDÉPRESSEURS

Dans le cadre d’une psychose, leur rôle est de traiter la dépression qui peut être à la base de la psychose ou bien l’accompagner et empêcher une rémission complète de la psychose. Certaines personnes peuvent avoir besoin de prendre un antidépresseur en plus d’un médicament antipsychotique.

Les différences dans les doses des différents médicaments ne concernent pas la sévérité de la maladie.

Les doses thérapeutiques des différents médicaments ne sont pas en lien avec la dose en milligrammes (mg). Par exemple, la dose cible habituelle est de 600 à 800 mg de quétiapine alors qu’elle est de 10 à 20 mg d’olanzapine. La dose n’indique donc pas que la personne est plus ou moins malade. La dose variera aussi selon le métabolisme de chacun (p. ex., le fonctionnement de son foie). Il est important de respecter la dose prescrite et de discuter avec son médecin de toute modification que l’on souhaite y apporter, peu importe la raison.

De plus, le mode d’administration n’est pas non plus lié à la sévérité. Ainsi, l’injection avec libération progressive aux deux semaines à quatre semaines peut convenir davantage à quelqu’un qui oublie fréquemment de prendre ses médicaments, alors qu’une autre personne préférera prendre une ou deux doses chaque jour sous forme de comprimés.

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MÉDICAMENTS: DES TRUCS PRATIQUES

Il est primordial de faire savoir à votre médecin si vous avez des effets secondaires. Il existe maintenant une panoplie de médicaments très efficaces avec des profils d’effets secondaires différents. L’objectif de la pharmacothérapie est de trouver le médicament qui sera efficace pour vous et qui ne vous causera pas ou très peu d’effets secondaires. Si vous êtes mal à l’aise d’aborder le sujet avec votre médecin, parlez-en à l’infirmière ou à un autre intervenant de l’équipe.

Avec l’information que vous partagerez avec lui, votre médecin pourrait modifier les doses de votre médication ou changer le type de médication pour choisir un autre médicament qui serait efficace, mais sans (ou avec beaucoup moins) effet secondaire dérangeant pour vous.

QUOI FAIRE SI...

CERTAINES SUBSTANCES INTÉRAGISSENT AVEC L’EFFET DES MÉDICAMENTS :

Caféine

La caféine, en plus d’être une substance stimulante à consommer avec modération (ex. 1-2 par jour) peut réduire la vitesse d’élimination de certains médicaments. Il est important de discuter avec votre médecin de votre consommation de caféine (incluant les boissons énergisantes, le thé, les comprimés de caféine « wake-ups » et le café) et de l’aviser d’une modification de celle-ci. Votre médecin pourra alors modifier votre dosage et/ou suggérer des alternatives à des effets secondaires tels que le manque d’énergie et la difficulté à se réveiller le matin et à rester éveillé pendant la journée.  Les boissons énergisantes et les « wake-ups » peuvent créer de la dépendance et même déclencher des manies ou des psychoses.  L’utilisation des « wake-ups » est donc à bannir et les boissons énergisantes doivent être utilisées avec grande modération (1 à 2 par jour au total, en incluant les autres consommations de caféine).

Tabac/cigarette


La fumée de cigarette peut modifier l’effet de vos médicaments en jouant sur leur métabolisme (p. ex., olanzapine ou clozapine). Si vous arrêtez de fumer ou si vous augmentez votre consommation de tabac, il faut également en faire part à votre équipe traitante pour s’assurer que la médication a un effet optimal et éviter des doses insuffisantes de médicament dans votre corps.  La fumée d'une cigarette de cannabis aura le même effet.

Médicaments en vente libre et jus de pamplemousse


Le jus de pamplemousse ainsi que le fruit lui-même a des effets connus sur le métabolisme de certains médicaments. Il est préférable de vérifier avec votre médecin ou votre pharmacien s’il y a des interactions entre les médicaments qui vous sont prescrits (p. ex., le lithium) et ceux que vous souhaitez prendre en vente libre (p. ex., des anti-inflammatoires [Advil]) ou du jus de pamplemousse. Il est acceptable de consommer des oranges ou d’autres agrumes pendant le traitement.

Produits naturels et autres substances


Il faut rester vigilant lorsqu’on consomme des produits de santé naturels, car certains peuvent déclencher certains problèmes de santé mentale chez des gens à risque (p. ex., Millepertuis) . Il est toujours important de parler à votre médecin traitant si vous souhaitez consommer tout produit naturel ou médicaments/substances.